Étude des mécanismes immunosuppresseurs dans le cancer primitif du foie
Porté par le laboratoire INSERM U1193 / Université Paris-Saclay (Hôpital Paul Brousse, Villejuif) sous la supervision du Docteur Jamila FAIVRE, ce projet est centré sur l’étude des mécanismes immunosuppresseurs dans les cancers primitifs du foie : carcinome hépatocellulaire (CHC) et cholangiocarcinome intrahépatique (ICC).

L’équipe se focalise sur la caractérisation immunitaire des tumeurs primaires hépatiques et ganglions dans les cancers du foie dans le sous groupe des cancers dits froids (désert immunitaire) : carcinome hépatocellulaire (CHC) et cholangiocarcinome intrahépatique (ICC).
Sur le CHC : L'équipe s’est attachée à caractériser les carcinomes hépatocellulaires « froids », faiblement infiltrés par le système immunitaire, en utilisant des approches multi-omiques (exome, RNA-Seq, histopathologie). Elle a identifié plusieurs mécanismes d’immunosuppression dont : L'activation de la voie Wnt/β-caténine, une déficience de présentation d'antigènes, le recrutement de cellules myéloïdes immunosuppressives via la signalisation bactérienne LPS/TLR4 ainsi qu’une voie originale impliquant EGFR, TIM-3/Gal-9, associée à la présence de produits bactériens intra-tumoraux.
Sur l'ICC : L’équipe mène un travail pionnier sur le dialogue immunitaire entre la tumeur ICC et les ganglions lymphatiques drainants (TDLN) : l’analyse montre un profond remodelage immunitaire des TDLN selon les sous-types immunitaires de la tumeur. La détection de produits bactériens (LPS) dans les TDLN est associée à une immunosuppression marquée, notamment dans les sous-types tumoraux de mauvais pronostic.
Plusieurs objectifs sont suivis grâce au financement accordé :
- la finalisation de l'étude multi-omique et immunologique des paires tumeur-ICC/TDLN, en tenant compte de la diversité immunitaire et des profils bactériens associés.
- Poursuivre la caractérisation du microbiome tumoral et ganglionnaire, en utilisant le séquençage 16S de l’ARNr et l’hybridation in situ (FISH).
- Corréler les profils immunitaires et microbiens aux sous-types de tumeurs pour identifier : de nouveaux biomarqueurs de réponse aux immunothérapies, des cibles thérapeutiques potentielles dans la tumeur et les ganglions et des pistes de microbiothérapie pour renforcer l’immunogénicité tumorale.