Retour sur le congrès mondial AACR 2025 : les dernières avancées thérapeutiques

A Chicago s'est tenu le congrès de l'American Association for Cancer Research (AACR) du 25 /04 au 30/04/2025 : retour sur les dernières avancées de la recherche contre le cancer.

Les avancées les plus spectaculaires de la recherche sont actuellement liées au développement des techniques de biologie moléculaire, de la bio-informatique (avec une composante « IA » qui est de plus en plus utilisée) et les nouvelles molécules qui sont soit des thérapies ciblées, soit des immunothérapies cellulaires qui sont revenues en force en Cancérologie et probablement pour rester à long terme compte tenu des résultats spectaculaires.

Dans ce domaine, les progrès majeurs sont en cours d’être obtenus notamment dans le domaine des vaccins thérapeutiques et ce dernier sujet était un des aspects les plus innovants rapportés au congrès AACR.

Retour sur le congrès mondial AACR 2025 : les dernières avancées thérapeutiques

Rencontres de 3eme type

Quand vous avez un cancer, est-il possible que l’on puisse détecter dans votre sang, des cellules immunitaires (cellules T) qui ont été au contact des mutations présentes dans votre tumeur ? Si ces cellules T circulent dans votre sang, est-il possible d’étudier par des techniques de bio-informatiques, les antigènes tumoraux contre lesquels elles ont été « éduquées » ? Ce concept qui était difficile à imaginer il y a quelques années a été démontré par une équipe de la Jolla (Schoenberger et coll) en Californie. Pour cela, ils ont étudié en parallèle la tumeur (n=300 patients) et le sang des mêmes patients par des techniques de séquençages ADN et ARN. De manière étonnante, les cellules T ayant rencontré des neoantigènes des tumeurs étaient identifiées dans le sang dans tous les types de cancer y compris les plus graves : Pancréas, poumon, glioblastome, sarcomes… . Ces résultats pourraient en effet permettre les stratégies pour activation de ces cellules et le développement de vaccins personnalisé contre le cancer, qui permet aussi bien sûr de faire un « monitoring » immunologiques des traitements.

Les essais cliniques de vaccin anti-cancer par injection d’ARN

sont également en pleine développement. Un essai clinique multinational testant l’efficacité d’un vaccin ARN chez les patients atteints d’un cancer du pancréas opérable, a montré la durée de vie incroyable des cellules T activées par le vaccin : Il a ainsi été montré que les cellules T activées, pourraient persister pendant plusieurs années et même décades !! (par projection). Cet essai clinique récemment publié (Sethna, Guasp, Nature 2025) a testé l’efficacité d’un vaccin ARN (Société BioNTech) administré chez les patients opérables et ayant reçu chimiothérapie standard. Dans le groupe ayant reçu le vaccin (en plus du traitement standard), on a observé une survie plus longue. Les cellules T ayant réagi contre le vaccin ont été identifiées suivies de manière longitudinale. Ainsi, le vaccin a induit des clones de cellules T-mémoire de novo, ayant la capacité de persister et rester fonctionnels. De manière intéressante, les patients ayant une réponse immune T cytotoxique plus faible avaient une rechute plus précoce. Cette étude pratiquée sur une faible cohorte est en cours d’être étendue à un essai clinique de Phase II.

Le potentiel des immunothérapies utilisant des anticorps « inhibiteurs checkpoints » (IC)

a été démontré de manière spectaculaire, notamment chez les patients dont les tumeurs ont des défauts de réparation d’ADN. Chez les patients atteints de cancers colorectaux, 49 des patients ayant ce profil ont eu une réponse complète (100%) aux inhibiteurs « checkpoints » rendant la chirurgie non-nécessaire. Ces résultats ont été aussi obtenus dans d’autres tumeurs solides (Cercek et coll). Dans un autre essai clinique il a aussi été montré qu’il était possible de suivre les patients qui ont été opérés en cherchant dans leur sang l’ADN circulant des tumeurs (ctDNA). Les patients qui ont des ctDNA circulants (donc ayant une rechute infra clinique) étaient traités par des IC et la majorité ont obtenu réponse durable de plus de 2 ans (Janjigian et coll).

Le potentiel majeur de l’immunothérapie « adoptive »

a aussi été montré par utilisation des cellules « Natural Killers » ou NK. Ces cellules qui font partie des systèmes de défenses « innés) et ont été utilisées comme une arme thérapeutique dans les lymphomes et les leucémies réfractaires. Cependant leur efficacité reste limitée dans les cancers solides. Une nouvelle approche est de les modifier génétiquement pour les rendre plus résistante et leur donner la capacité « d’attaquer » les tumeurs solides : Ainsi le concept de TriKE (tri-spécifique Killer Engagers » est passé actuellement à la clinique dans le cancer de la prostate (en utilisant PSA comme cible) et glioblastome (B7H3 comme cible).

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