Espace bien-être VAINCRE - Portraits croisés

L’espace VAINCRE situé au 22 rue Marcel Paul à Villejuif, accompagne les patient(e)s touché(e)s par le cancer, en proposant des soins de supports et de mieux-être pour les aider sur les effets secondaires liés à la maladie et aux traitements et améliorer leur qualité de vie. Aujourd’hui, nous donnons la parole à quatre intervenantes de notre espace, leurs approches – sophrologie, socio-esthétique, ostéopathie et psychothérapie – combinées amènent un accompagnement essentiel grâce à leur soutien physique, psychique et émotionnel. Nous donnons aussi la parole à quatre patientes qui ont accepté de témoigner sur leur parcours, leur prise en charge et les effets qu'elle retirent des soins oncologiques de support.

Espace bien-être VAINCRE - Portraits croisés

Stéphanie Fleuriot, socio-esthéticienne : « Réparer symboliquement les blessures du corps et de l’esprit »

En quelques mots, Stéphanie Fleuriot pose le décor : un espace ouvert, sans jugement, pour les personnes en chimiothérapie, radiothérapie, immunothérapie ou en soins palliatifs.

Les soins qu’elle propose – massages, hydratation, conseils cicatriciels – vont bien au-delà du simple confort, ils permettent d’atteindre plusieurs objectifs complémentaires : « soulager les effets secondaires des traitements, apporter du bien-être physique et psychologique, réconcilier les patients avec leur image, favoriser l’expression émotionnelle, rompre l’isolement, et renforcer l’estime de soi. » « Grâce à des soins adaptés, un cadre chaleureux et une approche humaine, il est possible de réparer symboliquement les blessures du corps et de l’esprit. » Ici, le geste esthétique devient un soin thérapeutique. Le toucher apaise, le regard reconstruit. « Le patient y trouve un lieu de répit, un accompagnement bienveillant, et un soutien global qui dépasse la simple dimension esthétique. »

Conseil rituel beauté : « Mélangez 1 cuillère à café de gel d’aloe vera pur avec 2 gouttes d’huile végétale de calendula. Appliquez sur le visage ou les zones sèches, en douceur…. Ce soin peut s’intégrer à une routine du soir, pour femmes comme hommes. ». Et n’oubliez pas : lovez-vous. »

Tina Viaggio, sophrologue : « Créer une boîte à outils intérieure pour traverser la maladie »

Tina Viaggio anime des ateliers de sophrologie individuels ou en groupe. Elle accompagne les patients en traitement ou en rémission, et veille à ce que chacun trouve sa place dans une ambiance de confiance, de bienveillance, sans jugement.

« La sophrologie est une discipline psycho-corporelle. Chaque séance a un thème précis, afin de constituer une boîte à outils réutilisable à tout moment de la journée, pour mieux se connaître et se sentir mieux face à la maladie », explique-t-elle.

Les séances durent environ une heure. Elles combinent mouvements doux appelés "relaxation dynamique", visualisation, respiration et temps d’échange. Après la séance, on prend le temps d’échanger sur leurs ressentis physiques, psychiques et émotionnels s’ils le souhaitent.

Elle raconte les bénéfices pour les patients : « Les séances leur permettent d’acquérir des outils réutilisables face au stress des consultations, des examens ou des interventions. Elles prennent conscience qu’elles ont un rôle à jouer pour ne pas être envahies par des émotions négatives. » Ce type d’espace « C’est un lieu de vie où chaque patient apporte un enrichissement à soi et aux autres, avec de l’écoute, de l’entraide, de la solidarité. »

Marine Verdeaux, psychothérapeute : mettre des mots sur l’épreuve :

Dans le parcours souvent chaotique de la maladie, Marine Verdeaux offre un espace de parole à ceux que les traitements ou le silence ont isolés, sa discipline consiste à « accompagner les patients en souffrance psychique et corporelles liées à un parcours de soins éprouvant. » « Il est important de s’adapter à chaque patient et d’exprimer notre volonté de les soutenir dans leur parcours, car certains ne peuvent pas confier leur détresse à leur entourage. »

Son travail débute toujours par une évaluation : « Nous tentons de détecter leurs capacités d’adaptation à la situation, leur vécu émotionnel, leur soutien relationnel. » Elle souligne l’impact psychique du diagnostic : « L’annonce de la maladie symbolise souvent le passage d’une vie “normale” à une vie empreinte de perte de contrôle. »

« Beaucoup de patients ont besoin d’un espace pour s’exprimer sur leurs angoisses, la fatigue, le traumatisme de l’annonce, ou encore leurs doutes face aux décisions thérapeutiques. »

Au fil des séances, les barrières tombent : « Les patients s’expriment de plus en plus librement. Ils mettent en mots leurs souffrances, ce qui leur permet de rompre un isolement social, affectif, parfois culturel. » Son message est clair : « La prise en charge psychologique est essentielle pour améliorer la qualité de vie. » Elle permet de traverser l’épreuve de la maladie avec plus de sérénité. »

Laurence Thomas, ostéopathe : remettre en mouvement le corps et l’esprit

L’ostéopathie a une approche globale de la fonctionnalité du corps, elle recherche les causes des symptômes à partir des différents systèmes du corps humain par des mobilisations adaptées et raisonnées des différentes structures du corps.

« L’ostéopathie ne se résume pas à des gestes techniques. Elle engage aussi bien le schéma corporel que l’image corporelle du patient, altérés par les traitements. »

Laurence Thomas adapte sa pratique à chaque patient, en tenant compte de certaines périodes sensibles comme la chimiothérapie ou la radiothérapie.

Ces patients viennent souvent avec des douleurs qui ne sont pas forcément prises en charge lors de leur parcours médical : « Des douleurs péri-cicatricielles après une chirurgie du sein, des adhérences chirurgicales qui peuvent être à l’origine de douleurs musculosquelettiques… l’ostéopathie est un travail psycho-corporel. »

Ces séances permettent une réappropriation du corps : « Certaines femmes ne regardaient plus leurs cicatrices. En se réappropriant leur corps, elles se réapproprient leur histoire. » Elle ajoute : « Le plus souvent, le ressenti exprimé est une reprise de la vie plus active. Certaines patientes se remettent au sport, retrouvent de l’énergie. » « La démarche est celle d’une dynamique corporelle, qui entraine une dynamique psychique. » Son conseil, direct : « Venez nous voir. »

Intervenants espace bien-être - pour journal VAINCRE

Paroles de patientes

Francisca M. : Retrouver la paix et l’estime de soi

Son médecin lui parle de l’association lors d’une consultation et lui remet un dépliant. C’est le déclic. « J’étais en pleine déprime, avec des douleurs diffuses, j’avais besoin de soulagement, autre chose que des médicaments. » À ce moment-là, elle se sent isolée, incomprise par son entourage : « Ma dépression s’aggravait, j’avais envie de m’enfermer tout le temps, je me suis laissée aller complètement. » « Je ne savais pas qu’il existait d’autres moyens pour aller mieux. » À l’Espace, elle découvre une synergie d’approches. Les soins socio-esthétiques sont une révélation : « Stéphanie est douce, à l’écoute. Elle me redonne l’envie de me regarder dans le miroir. Elle me rappelle que je suis belle et courageuse. » La sophrologie l’aide à lâcher prise et à respirer face à l’angoisse, l’ostéopathie soulage ses douleurs musculaires, dorsales et pelviennes, et l’art-thérapie lui permet de se reconnecter à elle-même : « J’ai trouvé ma paix. » Francisca ne rate aucune session : « Elles me donnent de l’énergie et la force d’affronter le reste de la semaine. »

Osvaldina S. : Retrouver le courage de se battre

Pour Osvaldina, l’Espace Vaincre a été une bouée de sauvetage. C’est la médecine du travail qui lui en parle. Elle est alors « perdue », submergée par la peur et le stress. « Avant, j’étais remplie d’angoisse. J’avais peur de ce que l’avenir me réservait. » Elle découvre un éventail de soins de mieux-être : sophrologie, art-thérapie, ostéopathie. « Je suis très contente. Toutes les activités me font du bien. » En particulier, la sophrologie agit comme un levier précieux : « Je suis quelqu’un qui stresse beaucoup. La sophrologie m’aide à canaliser mon anxiété, à me recentrer. » Mais ce sont aussi les rencontres humaines qui jouent un rôle clé. « Ici, on ne se sent pas abandonnée. Il y a une écoute, une présence. Même quand on ne parle pas beaucoup, on se comprend. » Ce soutien global lui redonne confiance : « Ça m’a donné plus de courage, la force de me battre encore plus fort contre la maladie. »

Céférina S. : Reprendre confiance en soi

C’est au cours d’un atelier de yoga que Céférina entend parler pour la première fois de l’Espace Vaincre. Puis, lors d’une journée « Octobre Rose » à la mairieÀ l’époque, comme elle le reconnait : « Je me sentais seule, déprimée, avec beaucoup de douleurs, notamment aux zones opérées. »

Elle espère alors un mieux-être global, mais ne sait pas précisément à quoi s’attendre. « Je voulais rencontrer d’autres femmes confrontées au cancer. Le fait d’échanger, de ne pas se sentir seule dans cette bataille, c’est déjà un soin en soi. » Côté physique, elle bénéficie de séances d’ostéopathie et de drainage lymphatique pour soulager les douleurs au bras, au sein, à la clavicule. « Après chaque séance, j’ai besoin de dormir, mais je me réveille apaisée, les douleurs atténuées. » Sa plus grande surprise, c’est l’art-thérapie : « Un bonheur immense. Ça fait surgir des émotions profondes, oubliées. J’ai envie de créer, de découvrir le monde des arts. »

Micheline A. : Apprendre à accepter la maladie

Micheline en entend parler à l’hôpital Béclère de Clamart, via un flyer. Soutenue par son mari et son fils, elle décide de prendre contact. Elle est alors en début de traitement, et les effets secondaires sont déjà lourds : fatigue, nausées, douleurs articulaires et engourdissement des extrémités. Elle cherche un réconfort, une aide pour traverser cette tempête. « J’étais épuisée. Seule. J’avais du mal à accepter les effets du traitement. » Elle découvre au sein de l’espace une ambiance accueillante, sans jugement. « L’accueil est excellent. Rien que de discuter un peu donne envie de participer. » Elle débute par la psychologue et la sophrologie : « Ça m’aide à accepter la maladie, à faire face. » « J’ai besoin d’aide pour prendre soin de moi, retrouver un équilibre. »

patientes espace bien-être - pour journal VAINCRE

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