Une victoire de la thérapie ciblée : témoignage de Jean-Yves B.
En 2003, Jean-Yves a 52 ans quand il est diagnostiqué d’une leucémie myéloïde chronique (LMC). Il est père à l’époque de 2 jeunes enfants et occupe un poste de documentaliste qui est très prenant...

En 2007, il développe une résistance à son premier traitement. Sur proposition du Professeur Turhan il bénéficie alors d’un essai clinique de phase 3 (ndlr : avant commercialisation du médicament).
Depuis 2014, Jean-Yves est en rémission. Il nous livre son témoignage.
Vaincre le Cancer : Comment avez-vous perçu l’annonce de l’essai clinique ?
Jean-Yves. B : Comme un chance avant tout, avec une certaine appréhension car dans « essai clinique » il y a le mot "essai" mais en même temps je n’avais pas tellement le choix car pour la greffe de moelle cela n’était pas possible ce qui me faisait très peur aussi, et il n’y avait personne de compatible avec moi.
VLC : Dans quel état d’esprit étiez-vous ?
J-Y.B : J’étais un peu au fond du gouffre à cette période-là, parce que le premier traitement avait fini par échouer. J’ai vu qu’il y avait un redémarrage de la maladie. Cela me faisait très peur. J’étais fatigué, vraiment très fatigué. Je pensais ne pas m’en sortir à ce moment-là.
VLC : Avec ce nouveau traitement de thérapie ciblée subissiez-vous des effets secondaires ?
J-Y.B : Avec ce traitement-là, le Sprycel, non je n’avais pas trop d’effets secondaires. Les seuls effets secondaires que j’avais c’étaient des démangeaisons dans le cuir chevelu, avec des petits boutons. Et puis aussi des douleurs articulaires... J’ai toujours des douleurs articulaires aujourd’hui mais c’est de l’arthrose (rires). Je n’ai pas perdu mes cheveux en revanche mes cheveux ont blanchi, ils ont ensuite retrouvé leur couleur naturelle.
VLC : De quelle manière se prend le Sprycel ?
J-Y.B : Sous forme de comprimé, je le prenais le matin au réveil, avec un verre d’eau, et puis voilà c’est tout ! Je n’ai pas fait de chimiothérapie. Quand je devais m’absenter je n’oubliais surtout pas d’emporter mes doses.
VLC : Comment s’est déroulé votre accompagnement ?
J-Y.B : J’ai vu une psychologue, une assistante sociale et même une esthéticienne. Et après j’ai même rencontré la chef de service psychiatrie qui m’avait aiguillé sur une psychanalyse. Elle m’a suivi pendant 7 ans à partir de 2007. Cela m’a beaucoup beaucoup aidé. Je n’étais pas seul face à la maladie. J’ai eu un très bon accompagnement.
VLC : Comment se déroule votre vie maintenant ?
J-Y.B : J’ai 67 ans, j’ai beaucoup d’occupations. La maladie est derrière moi. Je fais du sport, je vais au cinéma, je voyage... Il fallait que je me sente guéri et rétabli pour pouvoir avancer dans une nouvelle vie.
VLC : Quel lien entretenez-vous avec le Professeur Turhan ?
J-Y.B : Il m’a accompagné depuis le début. Je le vois toujours d’ailleurs. Tous les 6 mois à 1 an il y a une visite de suivi. Je lui dois beaucoup (sourire). C’est quelqu’un de très humain.
Grâce aux dons, les progrès de la recherche ces 20 dernières années ont permis à Jean-Yves de vaincre le cancer.
- Pour sauver des vies comme Jean-Yves et d’autres patients, vous aussi faites Un Don pour la recherche contre le cancer.